“La ponctualité, ce n’est pas son point fort”, racontent tous les proches de Lou Jeanmonnot. Du moins, dans sa vie civile. Car, dès qu’elle chausse ses skis et prend sa carabine en main, la biathlète de 25 ans originaire de Franche-Comté est tout sauf pressée

Ce vendredi 1er décembre et dimanche 3 décembre, elle a ajouté un nouveau chapitre à son histoire en signant ses deux premières victoires en Coupe du monde de biathlon, à Östersund, en Suède, lors de sa seconde saison complète à ce niveau.

En effet, elle est devenue la quatrième Française à réaliser le doublé sprint-poursuite, rejoignant ainsi les légendes Sandrine Bailly, Marie Dorin-Habert, et Corinne Niogret. Lou Jeanmonnot ne perd pas de temps, tant sur la neige que sur le pas de tir. À peine un an après son accession à l’équipe de France A, elle endosse déjà le rôle de leader des Bleues, malgré la présence de Julia Simon, la lauréate du gros globe de cristal la saison précédente. Une ascension fulgurante pour celle qui s’entraîne dans son Doubs natal, entre deux visites chez sa grand-mère Jeanine, surnommée “Nine-Ja” par sa petite-fille.

“C’est une fille pétillante, qui a amené de la fraîcheur, et qui a participé à la bonne ambiance dans le collectif des filles”, a déclaré Frédéric Jean, ex-entraîneur du groupe féminin, sur la chaîne L’Équipe. “Elle a écumé le circuit IBU Cup pendant de nombreuses saisons. Il y a eu une ouverture, elle a sauté dedans.” En effet, Lou Jeanmonnot a connu une ascension remarquable, dominant le circuit IBU de 2018 à 2022 avant de faire ses débuts réussis en Coupe du monde la saison dernière.

Lucide et humble, Lou Jeanmonnot a conscience des progrès rapides accomplis l’hiver dernier, avec deux deuxièmes places pour sa première saison complète en Coupe du monde. Cet été, elle a enrichi ses compétences de biathlète. Tireuse exceptionnelle, elle a toujours brillé au tir, mais cette ancienne fondeuse est désormais aussi redoutable sur les skis.

Malgré son succès à Östersund, elle avoue ne pas se sentir au top. “Je ne me sentais pas super bien sur les skis à l’échauffement, mais j’ai quand même décidé de partir vite”, a-t-elle expliqué après sa victoire sur le sprint. “Je ne pensais vraiment pas qu’ils allaient m’annoncer pour la gagne. Je m’attendais aux fleurs, au podium éventuellement… Mais la gagne, je ne l’imaginais pas trop.”

Lou Jeanmonnot a confirmé son talent en remportant la poursuite dimanche, affirmant ainsi que sa première victoire n’était pas un coup de chance. Classée onzième au général la saison dernière, elle a fixé son objectif pour cet hiver : le top 6, au minimum. Au vu de ce premier week-end et de ses résultats, il semble que la native de Pontarlier, membre de l’Armée des champions, puisse viser encore plus haut.

Elle devra confirmer ses performances dès vendredi à Hochfilzen, en Autriche, avec un nouveau statut de leader. Grâce à ses performances impeccables au tir, Lou Jeanmonnot est devenue une cible pour ses concurrentes, qui la surveilleront de près. Mais pas d’inquiétude pour la Franc-Comtoise, habituée à se faire tatouer à la fin de chaque saison en guise de souvenir. Elle n’a pas peur d’être chassée. À ce rythme, son prochain tatouage, au printemps, pourrait bien être à l’encre d’or.