Désormais, un véritable miracle sera nécessaire pour que les Wallabies, qui ont été nettement surpassés (40-6) dimanche par l’équipe galloise, parviennent à atteindre les quarts de finale. Cette défaite constitue la pire débâcle de leur histoire en Coupe du monde

L’Australie se trouve actuellement dans une situation désastreuse, et ce n’est pas dû à la simple gravité terrestre. Après leur défaite face au pays de Galles (6-40) le dimanche 24 septembre à Lyon, les doubles champions du monde (1991 et 1999) sont au bord de l’élimination en phase de poules de la Coupe du monde, une situation inédite et cauchemardesque pour cette grande nation du rugby mondial. En revanche, les Gallois sont les premiers à assurer leur place en quarts de finale.

Pour espérer accéder aux quarts, les Wallabies doivent désormais compter sur une défaillance des Fidjiens contre le Portugal ou la Géorgie, ce qui relève presque du miracle. Une élimination honteuse attend l’Australie, qui avait toujours franchi le premier tour lors des neuf éditions précédentes. Le pire, c’est que cette issue n’est même pas vraiment surprenante.

Le match décisif contre le pays de Galles n’a fait que confirmer ce que l’on savait déjà. L’équipe australienne souffre d’un manque de cohésion, de talent, et surtout de confiance. Les signes étaient visibles dès les premières secondes : fébriles et mal positionnés, les joueurs d’Eddie Jones ont encaissé un essai dès la 3e minute, inscrit par Gareth Davies (7-0). Bien qu’ils aient tenté de réagir, parvenant même à réduire l’écart à 7-6 pendant quelques minutes, cela s’est avéré être un dernier sursaut.

L’agonie de l’équipe blessée s’est poursuivie tout au long de la seconde période. Les Gallois, euphoriques mais disciplinés, ont infligé un cinglant 24-0 à leurs adversaires, dépassés par l’adresse des Dragons. L’Australie, dépassée dans l’engagement, avait de toute façon peu à offrir. Et lorsque, par miracle, elle se montrait menaçante, elle finissait par commettre des erreurs, comme cette pénalité ratée à la 25e minute. Au lieu de prendre les devants au score, elle a opté pour une touche, qui s’est immédiatement transformée en perte de possession dans l’alignement, suivie d’un coup de pied gallois dans les 22 mètres des Wallabies. Un exemple frappant de sa déroute.

Le talent de l’équipe est en déclin. Déjà apathique face aux Fidji, contre qui elle n’avait pas perdu depuis 1954 mais qu’elle a récemment été battue par des joueurs en forme, l’Australie s’enfonce davantage dans la crise. En tant que dernière du Rugby Championship 2023 sans aucune victoire, l’équipe avait misé beaucoup (peut-être trop) sur le retour d’Eddie Jones en tant que sélectionneur. L’ancien entraîneur de l’Angleterre a essuyé sept défaites en huit matchs depuis sa prise de fonctions, se heurtant à la difficulté d’une transition générationnelle.

Les jours glorieux de David Campese et de John Eales semblent bien lointains. Même le retour aux célèbres maillots orange et verts de l’époque n’a rien changé. Des talents tels que Quade Cooper, Will Genia ou David Pocock, qui avaient brillé, n’ont pas été remplacés. L’Australie, presque éliminée de la compétition, qui organisera la prochaine édition chez elle, a maintenant quatre ans pour se reconstruire sur les décombres de cette campagne, qui s’annonce comme la plus désastreuse de l’histoire du rugby australien en Coupe du monde.