Au coup de sifflet final, les joueuses ont exprimé un mélange de satisfaction et de frustration en saluant leurs adversaires. Dans leurs regards, on pouvait lire à la fois la joie d’avoir résisté au finaliste de la dernière Ligue des champions et les regrets d’avoir failli accomplir un authentique exploit pendant près de 75 minutes.

Un mois après avoir éliminé Arsenal, demi-finaliste de l’édition précédente, au premier tour, le Paris FC a à nouveau accroché un géant européen lors du match aller du deuxième tour de qualification de la Ligue des champions le mardi 10 octobre au stade Charléty. Cette fois, c’était Wolfsburg, avec deux titres et cinq finales en dix ans, qui n’a pas réussi à surclasser la fougue et la résilience de l’équipe parisienne.

Les Parisiennes ont mérité ce résultat avec un jeu offensif attractif et une grande détermination. Menées au score, elles ont réussi à revenir au score après avoir brièvement pris l’avantage. Elles ont tenu bon pendant 97 minutes en alternant un jeu offensif rapide et une défense solide, surtout dans les dernières minutes. Cette soirée marque une nouvelle étape importante dans l’histoire récente du club.

Cette aventure européenne a débuté en septembre lors du premier tour de qualification en Suède et se poursuivra encore au moins une semaine, le temps du match retour en Allemagne. Cela confirme la progression constante du club depuis sa fusion avec Juvisy en juillet 2017. Le Paris FC a constamment terminé parmi les cinq premiers de la D1 Arkema depuis lors, montrant une amélioration continue. La présidente de la section féminine, Marie-Christine Terroni, a souligné l’importance de cette réussite en disant : “Nous étions quatrièmes, puis nous avons fini troisièmes deux années de suite. Cela signifie que nous commençons à bien nous placer parmi les quatre premières équipes. C’est une reconnaissance de notre travail en matière de formation, de la stabilité du club et de l’avenir du football féminin au Paris FC.”

Du rêve à la réalité

Pour se donner le droit de rêver, le club a également tiré des enseignements de son expérience passée. L’élimination aux tirs au but contre la Roma lors du premier tour de qualification la saison précédente a servi de motivation pour à nouveau terminer troisième en championnat et se lancer dans cette belle aventure. Le club a repensé sa préparation, la logistique de ses déplacements, et même son recrutement, afin de pouvoir briller sur tous les fronts. Marie-Christine Terroni explique : “Nous n’avons pas commis les mêmes erreurs, que ce soit en ce qui concerne l’organisation pour les personnes accompagnant le club, ou par rapport à l’effectif, qui est désormais plus étoffé. L’année dernière, c’était compliqué, mais cette fois, nous avons pu compter sur de nouvelles recrues et un effectif plus profond.” Gaëtane Thiney et Clara Matéo, deux joueuses chevronnées, ont souligné l’apport et l’adaptation rapide des nouvelles recrues, dont Julie Dufour, l’une des buteuses du match, qui s’est rapidement intégrée à l’équipe.

L’engouement commence à se faire ressentir, même si la foule présente au stade Charléty n’a pas battu de record (3 257 spectateurs, soit un millier de moins que les 4 200 du match PFC-OL en championnat en 2021). Les supporters parisiens ont manifesté leur enthousiasme lors de ce grand rendez-vous. Quand l’hymne de la Ligue des champions féminine a retenti pour la première fois dans le stade, tout le public s’est levé pour applaudir. En tête à la mi-temps, les Parisiennes ont été acclamées en rentrant aux vestiaires. Julie Dufour, l’auteure du troisième but, avait laissé éclater sa joie quelques minutes plus tôt, en célébrant son but devant la tribune. Après le coup de sifflet final, la capitaine Gaëtane Thiney a remercié le public au micro en exprimant sa gratitude envers ceux qui étaient venus ce soir-là. Elle a également évoqué la qualification pour la phase de groupes à venir, en espérant que les supporters seront là pour les matchs à venir.

La suite de l’aventure se jouera dans une semaine, lors du match retour en Allemagne. Les Parisiennes sont confiantes dans leurs chances de qualification, ce qui leur permettrait de participer à la phase de groupes et de vivre d’autres soirées mémorables. La capitaine a déclaré avec le sourire en zone mixte : “Il reste encore beaucoup à faire, nous sommes ravies, nous avons toutes les cartes en main.” Marie-Christine Terroni a ajouté en plaisantant quelques jours avant le match : “Nous avons éliminé un demi-finaliste (Arsenal), maintenant un finaliste, alors si nous passons cette étape, nous pourrions affronter Barcelone (le tenant du titre), et ainsi boucler la boucle.” Les joueuses ne sont plus très loin de cette perspective excitante.