Manque d’agressivité, manque de justesse technique, de fluidité dans le jeu, la copie est à revoir. Mais pendant quinze minutes en seconde mi-temps, les filles ont montré qu’elles étaient capables de tenir tête à l’Espagne. Alors pour les J.O., il va falloir jouer durant 90 minutes à ce rythme-là pour monter sur la plus haute marche du podium.

Les Françaises se sont battues courageusement, mais la tâche était trop ardue face à une équipe espagnole implacable qui les a constamment maintenues sous pression. Dépassées dans tous les domaines du jeu et sous un incessant harcèlement, les joueuses tricolores ont commis trop d’erreurs pour espérer quoi que ce soit.

Aitana Bonmati sanctionne les Bleues

Un retour encourageant de Griedge Mbock et Amandine Henry, intercepté par Salma Paralluelo, a temporairement retardé l’échéance sur un dégagement maladroit de Pauline Peyraud-Magnin (7e). Cependant, c’est avec une logique implacable que la lauréate du Ballon d’Or, Aitana Bonmati, a ouvert le score en reprenant de la tête un centre venu de la gauche signé Olga Carmona (32e, 1-0).

Menées pour la première fois depuis neuf matchs (contre le Panama lors de la Coupe du monde), les protégées d’Hervé Renard n’ont pas réussi à trouver les ressources et l’agressivité nécessaires pour revenir au score, en ne parvenant pas à cadrer le moindre tir. À mesure que la soirée avançait et que les rayons du soleil andalou s’estompaient, le piège des Espagnoles se refermait inexorablement sur les Bleues.

Deuxième titre consécutif pour l’Espagne

Aucune des armes habituelles de l’équipe de France n’a fonctionné. Même leurs coups de pied arrêtés, habituellement efficaces, ont failli à plusieurs reprises, comme en témoigne le poteau touché par Irene Paredes sur corner (25e).

Mariona Caldentey a finalement mis un terme au suspense au retour des vestiaires sur une passe d’Ona Batlle (52e, 2-0). Bien que le stade de La Cartuja n’ait pas affiché complet, une foule record de 32 657 spectateurs a constamment rappelé aux visiteuses qu’elles n’étaient pas au même niveau, en utilisant des vuvuzelas et des drapeaux espagnols, pour ensuite exulter au coup de sifflet final.

Après une déception lors de la Coupe du monde avec le baiser forcé de Luis Rubiales sur Jennifer Hermoso, l’Espagne célèbre cette fois son deuxième titre consécutif, avant de viser un troisième à Paris dans cinq mois. Les joueuses d’Hervé Renard doivent capitaliser sur cette belle performance en Ligue des Nations pour enfin remporter un titre à domicile. Car ce n’était pas à Séville, ville maudite pour le football français, que les Bleues étaient destinées à faire l’histoire.