L’Olympique de Marseille a réalisé un exploit en renversant le Benfica Lisbonne lors du quart de finale retour de la Ligue Europa, décrochant ainsi sa place en demi-finale dans un match qui a tenu en haleine jusqu’au bout (victoire 1-0, 4-2 aux tirs au but, après une défaite 2-1 à l’aller). Malgré leur domination pendant les 90 premières minutes, les Marseillais ont dû puiser dans leurs réserves physiques en prolongation avant de finalement s’imposer lors de la séance de tirs au but

Ce moment où la parenthèse enchantée aurait pu se refermer n’était pas encore venu. Malgré une saison 2023-2024 remplie de défis, l’aventure européenne de l’OM se prolonge jusqu’en demi-finale de la Ligue Europa. Après une prolongation haletante qui a vu les jeunes Raimane Daou (19 ans) et Gaël Lafont (17 ans) faire leurs premières apparitions professionnelles, les Marseillais ont finalement pris le dessus sur le club portugais lors des tirs au but (1-0, 4-2 tab, après une défaite 2-1 à l’aller). Ils affronteront désormais l’Atalanta Bergame, vainqueur de Liverpool, en demi-finale (les 2 et 9 mai).

À l’approche de cette grande confrontation européenne, le souvenir de la soirée épique du printemps 2018 est venu illuminer les visages des plus nostalgiques. Il y a six ans, lors du quart de finale de la Ligue Europa contre Leipzig, l’OM était déjà mené d’un but après le match aller, mais avait réussi à renverser la situation lors d’une rencontre mémorable au Vélodrome (5-2). À l’époque, la soirée avait basculé dans l’irrationnel en un clin d’œil. Aujourd’hui, tout un peuple espérait qu’un nouveau moment de folie enflammerait à nouveau la Cité phocéenne pour écrire une nouvelle page de son histoire européenne.

Une semaine auparavant, après la courte défaite à Lisbonne, l’espoir résidait dans le soutien du Vélodrome pour renverser la situation. Le défi était de rallumer la flamme pour embraser le stade.

Dominant le jeu sans trouver la faille En 2018, trois buts avaient été marqués en neuf minutes lors de cette fameuse rencontre face à Leipzig. Mais cette fois-ci, il a fallu beaucoup plus de temps pour que le match s’emballe. Dans un schéma tactique en 3-5-2 au coup d’envoi, avec le jeune Emran Soglo (18 ans) en piston gauche et Amine Harit en piston droit, les Marseillais ont bien débuté la rencontre. Bien que Iliman Ndiaye ait créé le premier frisson dans le Vélodrome dès la 7e minute, sa frappe a été stoppée par Troubine, le gardien du Benfica. À la 16e minute, Chancel Mbemba a manqué une tête seule dans les six mètres après un coup franc de Jordan Veretout.

De leur côté, les Portugais semblaient vouloir gérer leur avance d’un but. Ils ont toutefois été dangereux sur des contre-attaques rapides (Rafa Silva, 17e), mais sans conséquences pour les Marseillais. À la mi-temps, malgré une domination assez nette et une intensité à la hauteur de l’événement, l’OM n’a pas réussi à se créer suffisamment d’occasions franches et a manqué de précision dans les rares moments où il s’est approché de la surface adverse.

Le délivrance grâce à Moumbagna À leur retour des vestiaires, le staff marseillais a tout tenté pour dynamiser son attaque en faisant entrer Faris Moumbagna et Luis Henrique avant l’heure de jeu. À partir de ce moment-là, les vagues d’attaque de Marseille se sont abattues sur le but du Benfica, et Harit (60e), Veretout (67e) et surtout Kondogbia (70e), qui a trouvé Troubine sur sa route à bout portant, ont mis à mal la défense portugaise. Les Marseillais ont tout donné, mais ont dû compter sur un double arrêt incroyable de Pau Lopez pour éviter le pire à l’entame du dernier quart d’heure (75e).

Le gardien espagnol ne le savait pas encore, mais ces deux arrêts allaient changer le cours du match. Quatre minutes seulement après cette action, le scénario tant attendu s’est déroulé sous les yeux du Vélodrome. Après un débordement côté gauche, Aubameyang, meilleur buteur de la Ligue Europa 2022-2023, a servi Moumbagna d’un centre. Dans les six mètres, l’attaquant a placé une tête piquée entre les jambes du gardien lisboète (1-0, 79e). L’aventure de l’OM ne pouvait se terminer sans un moment de folie pour ses supporters. La suite, qui s’est jouée en prolongation puis aux tirs au but, s’est ajoutée à la longue liste des soirées européennes mythiques du club.